1995 Islande – La WHT au jour le jour

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La W.H.T -  World Handball Team

«L’ancien», c’est Alain Voyer, journaliste aux dernières Nouvelles d’Alsace à Strasbourg. Ancien joueur de Sélestat, il couvre la rubrique handball des DNA depuis 1980 (Il est aujourd'hui à la retraite). Dans ce cadre, il a couvert les championnats du monde de hand en 82, 86, 89, 90 et 93. En 94, il projette de suivre l’équipe de France aux premiers championnats d’Europe au Portugal. On est au moi de juin et deux de ses amis de l’époque se joignent à lui pour passer quelques jours ensoleillés. Il s’agit de Christian Carl, dentiste à Strasbourg, futur président de l’ASL Robertsau et de Martin Burcklé, chef d’entreprise et ancien président de la même ASL.... Il sont rejoint à Lisbonne par Guy Thomann allias Toto, journaliste de radio et grand amateur de handball.
C’est cette base de quatre fêlés qui constituera en 95 la base de la World Handball Team.
Ils décident de louer un chalet proche de Reykjavic et de proposer à d’autre sympathisants de l’équipe de France de se joindre à eux. Ils recrutent tout d’abord Jean-Louis Michel, rédacteur en chef de handball Magazine, l’organe de presse de la FFHB et Dimitri Iundt le photographe de Tempsport qui travaille pour la même FFHB. Ces deux lascars étaient déjà du voyage au Portugal. Ils enrôlent ensuite Antoine Osanna, journaliste et homologue d’Alain Voyer au progrès de Lyon puis Alain Bergmann dit «Nours», chef d’entreprise, ancien président de l’ASPTT Strasbourg féminine et enfin Daniel Bardou, caméraman à TF1 et vidéoman de la fédé, accessoirement dirigeant à Ivry...

Ce sont ces neufs individus qui réussiront à supporter l’équipe de France mais surtout à se supporter eux mêmes durant les deux semaines de la glorieuse campagne d’Islande où contrairement à 2001, lors du second titre des bleus, ils seront quasiment les seuls français à suivre cette aventure de bout en bout.

Samedi 6 mai 1995

On est sur la Lune ? (Martin à l’aéroport de Keflavik)

Après un vol Luxembourg - Keflavik (l’aéroport de Reykjavik) en compagnie de l’équipe de France, la WHT découvre l’Islande sous la pluie, au sortir d’un hiver rude qui a laissé place à une herbe grise. On se croirait sur la lune d’autant plus qu’il n’y a quasiment pas d’arbres....
Après avoir loué des véhicules, notre petit monde s’en va à la recherche du chalet qui doit leur servir de QG lors de cette campagne.
Au bout d’une bonne heure de route et de recherches, le chalet est en vue.
A peine installés, nos compères s’en vont à Reykjavik pour trouver de quoi se restaurer (à part 50 litres de bière et une bouteille de Pastis, personne n’a pensé à emporter de quoi manger...).
Se dirigeant au pifomètre, ils se garent dans ce qu’ils croient être le centre ville, mais tout est désert... Alain demande à un passant où l’on pouvait trouver un restaurant, et se voit répondre: «mais vous êtes devant...». Eh oui, ils étaient devant ce qui allait être un des lieux mythiques de ce séjour : le «Kaffi Reykjavik».

Les compères commencent à se restaurer dans une ambiance de réfectoire de monastère, mais au fur et à mesure de l’arrivée des autochtones, l’ambiance passe de la glace au feu, à l’image du pays.
La soirée se poursuit assez tard et tout le monde se réjouit déjà de revenir le lendemain et admire en sortant son premier coucher de soleil «boréal» vers minuit...

Dimanche 7 mai 1995

Putain 2 ans ! (Chirac est élu Président de la République)

La journée démarre plutôt bien puisque le soleil s’est installé durablement. Le pastis est attaqué vigoureusement. Après un petit tour à l’entrainement de l’équipe de France, la troupe se dirige vers l’alliance française où se déroule une soirée «élections présidentielles». Sur la route, JP Dessimoulis de l’AFP appelle à Paris où les résultats sont déjà connus à 18h : c’est Chirac ! Certains feindrons d’êtres étonnés, voire déçus de ce résultat en présence des français d’Islande, visiblement plus à gauche que la moyenne....

Celà n’empêchera pas la WHT de faire honneur, voire de piller, le buffet «frometon-picrate» des babacools du grand nord.
Après une bonne bouffe au Kaffi Reykjavik, la soirée se termine au Hard Rock Café qui devient déjà le second QG de la bande... Il faut dire que les serveuses rivalisent de beauté dans les deux établissements...
Le Hard Rock est assez spécial car il possède des volets à persiennes qui sont fermés le soir pour donner une ambiance «nuit» alors que dehors il fait grand jour.

Portrait : "Nours"

Alain BERGMANN :  pour un coup d’essai dans la WHT, le Pygmalion de toutes les jeunes nymphes estampillées PTT a été " monstrueux ". " Nours " s’est révélé l’acteur principal d’un de ces événements rares qui marquent la vie de ceux qui y assistent : l’octroi d’une compensation financière en échange de services (sexuels) rendus…(pour ceux qui ont du mal à comprendre ce délicat langage, une gonzesse lui a proposé du fric pour coucher).  Une scène torride qui s’est déroulée dans le sanctuaire du Reykjavik Koffi. Revivons la scène au ralenti : Nours, membre à part entière de l’équipe de jour fermement décidé à venir voir à quoi ressemblait la vie de l’équipe de nuit, est installé paisiblement à une table et boit une bière avec quelques amis triés sur le velux. Soudain, une walkyrie locale fortement imbibée s’approche du Casanova de chez Casal, dépose une liasse de billets et opinant si j’ose dire du chef, lui signifie qu’il serait de bon thon (islandais) qu’il la rejoigne dans une couche proche pour y procéder à quelques lubriques échanges internationaux . Mais liasse n’est pas liesse et Rocco Bergmann, garçon pas facile aux vertus morales irréprochables et surtout au coup d’œil aiguisé à distinguer Miss Islande  (absente ce soir-là) de Miss Geyser (c’était elle), ne craque pas et oppose un refus poli mais ferme à ces propositions infâmes, (au grand dam de ses alcooliques acolytes prêts à échanger sans vergogne le liquide promis contre un autre liquide à la forme plus houblonneuse.) La classe ! , Bon, certaines mauvaises langues (si je peux me permettre) ont cru bon de sous-entendre que c’est surtout le physique peu amène de l’autochtone qui avait entraîné le refus noursien, mais c’est que des jaloux…

Lundi 8 mai 1995

 Le Chalet des membres de la WHT

La vie s’organise au chalet.
Le petit dej est assuré par les propriétaires du chalet qui ont également une petite auberge juste à côté, c’est typiquement nordique (il y a du poisson...) mais extrêmement copieux et roboratif ce qui permet souvent de faire l’impasse sur le déjeuner (enfin, pour certains seulement...).
Déjà les groupes se forment: l’équipe de jour et celle de nuit (enfin pour les deux heures de nuit par jour...) Guy téléphone beaucoup avec le portable de Martin, Dimitri s’engueule avec Lablat, le photographe du journal l’Equipe, Christian est inquiet (le Japon pourrait gagner...)
Le premier match se passe sans encombres: victoire sur le Japon 31-20 ! Christian organise une soirée «pâtes» au chalet où Daniel Bardou a rejoint le groupe.
Le bon fonctionnement du chalet est tout de même soumis à certaines  contraintes, notamment celle de partager une salle de bain à 9.... ainsi que le réglage du volume sonore des ronflements, lesquels sont parfois stoppés par des coups de pieds dans les murs (en bois...) qui, outre l’effet direct sur le ronfleur, ont un effet indirect sur les autres dormeurs... ils les réveillent.
Du coup, après quelques jours de cette cohabitation un peu crispante, deux des membres rejoindront l’auberge, ou des chambres plus douillettes les attendent...
Il est vrai qu’au départ, le chalet était prévu pour 6....

Mardi 9 mai 1995

Dé-ten-dus...

Journée détente pour tous. Visite des geisers et des chutes de Gulfoss (parmi les sites à voir impérativement lors d’un séjour en Islande) pour Alain, Dimitri et Martin qui squattent le minibus.
En 150 km de ballade, nous avons croisé deux voitures et rencontré quatre personnes... Mmes Costantini et Ansquer et MM. Perruchet et Amiel... de la FFHB. Le monde est petit non?
La soirée est bénéfique aux joueurs puisqu’ Alain et Martin gagnent aux machines à sous du hard Rock mais ces gains sont immédiatement «ré-investits» en bières...

Mercredi 10 mai 1995

Le conflit des Balkars ! (Les photographes français ne peuvent pas installer leurs flashes dans les salles)

Pour le deuxième match des bleus, c’est l’Algérie qui est au menu mais Jack et Fred préfèrent engloutir des hamburgers deux heures avant le match.... Ce dernier se passe difficilement puisque la France ne l’emporte que 23 à 21. Tout le monde suit le match Roumanie Danemark puis c’est un diner et une folle soirée au «KR» où débarque un bus entier de jeunes filles Tchèques complètement ivres... bonjour les dégâts !
Alain est presque fiancé avec une serveuse...
Le groupe se scinde de plus en plus en deux équipes: celle de jour et celle de nuit....

Jeudi 11 mai 1995

Le pari fou

Les journées s’enchainent, les matches aussi mais pas forcément avec la même réussite. Jack est blessé et laissé au repos. Les roumains nous jouent un mauvais tour puisqu’ils décident de faire le match de leur vie précisément le jour où on les rencontre.... avec à la clé une défaite 23-25 qui nous met dans une position délicate...
A la fin du match, évoquant la possibilité de terminer le mondial au bout de la première semaine en cas de défaite contre le Danemark le lendemain, les membres de la WHT lancent un pari avec  certains joueurs dont Gaël Monthurel :
«De la manière dont on joue, on ne risque pas d’être champions du monde... en tous les cas si on l’est on veut bien se raser la tête....»
Ce pari est repris de volée par André Amiel, le futur président de la FFHB et Claude Perruchet son secrétaire général.
La soirée est plutôt calme au Hard Rock puis au KR. Tout le monde est angoissé à l’idée d’être éliminé des le premier tour.

Portrait : "Christian"

Surnommé « Le joyeux de la couronne » en raison de son humour pince sans rire de dentiste, Christian Carl vous arrache un sourire aussi facilement qu’une dent. Il est l’illustration vivante du fait qu’on peut être à la fois très drôle et (très) à droite. Son humour corrosif est néanmoins parfois tempéré par une angoisse sans bornes quand la patrie (entendez par là les Bleus) est en danger. Le gai compagnon de l’équipe de jour cède alors la place à un névropathe scandinophobe, roumanophobe, germanophobe out tout autre phobe en cas de défaite tricolore malvenue. Ses voisins de table au restaurant peuvent dès lors guetter d’un œil malsain et avide son assiette, sachant qu’il n’y touchera plus, l’appétit coupé par un revers forcément injuste. Mais comme la France n’est pas le Vatican en matière de palmarès handballistique et que les Bleus n’aiment pas lui faire de la peine,  la transformation de son physique affable et replet en corps décharné pour cause de malnutrition n’est pas programmée pour demain. Son expérience d’organisateur de l’Eurotournoi a par ailleurs révélé une facette, insolite pour ce célibataire endurci, de mère (poule) très appréciée des joueurs dont il est à la fois l’ami fidèle et le dentiste préféré. Il est un soutien recherché des Barjots en période de moral en berne.
A l’aune de ces trois traits majeurs de son caractère que sont ses convictions politiques, son humour et son attachement à l’équipe de France, l’Islande a constitué pour lui une forme de vacances idylliques : songez que pendant le séjour, la France est devenue championne du monde pour 2 ans et Chirac champion du monde des Français pour 7 ans…

Vendredi 12 mai 1995

Si c’est comme toi, c’est pareil ! (Dimitri voulant prendre la même chose que Martin)

Le match contre le Danemark est une véritable «guerre» dont les français sortent victorieux (22-21) se qualifiant du coup pour les huitièmes de finales aux dépends de leurs adversaires qui s’en iront fumer leurs harengs plus tôt que prévu.
La WHT a pris son véritable rythme de croisière avec ses deux «équipes» «jour» et «nuit» et ses habitudes culinaires entre le Hard Rock café et le Kaffi Reykjavik. Cette soirée est une des plus chaudes de la quinzaine car elle marque la qualification des bleus pour le second tour et correspond au jour de «beuverie sauvage» des islandais où il est de bon ton d’arriver déjà bourré dans les bars....
Certains joueurs sont de la partie et font honneur à leur réputation de «barjots».
Sociologiquement parlant, il est intéressant d’observer les comportements des islandais et particulièrement des femmes dont la grande beauté n’a d’égal que leur capacité a ingurgiter des litres de bière.... Les couples ont l’air très «libérés» puisque chacun va draguer de son côté (et plus si affinités...). Mais chaque médaille a son revers et c’est en Islande que l’on observe les taux de divorces et de suicides les plus élevés du monde....
Retour au chalet, où un petit repas est improvisé par l’équipe de nuit vers 4h du mat.... ce qui aura pour effet d’irriter fortement une partie de l’équipe de jour....

Portrait : "Alain"

Mis à part la corpulence et les tresses, Alain eût pu être ce fameux héros Gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. D’abord, lui aussi, il est tombé dedans quand il était petit (le hand ou le houblon au choix). Ensuite, il partage les valeurs essentielles du dit personnage mieux que personne : de la cervoise, des potes, quelque Falbala locale et des « Allez Gaule» à faire frémir ses voisins de la tribune de presse qui tentent de travailler objectivement, et le tour est joué : notre Voyerix a la moustache qui frétille et l’œil qui pétille. Peu importe dès lors l’emplacement de la contrée dévastée ou le prix du breuvage, il y aura toujours assez de sesterces et de bières, sa potion magique à lui, pour régaler les copains. Alain est également le dépositaire d’une verve dont quelques maximes immortelles sont l’expression orale la plus aboutie : « On ne se fait pas d’amis en buvant de l’eau » ou « je suis connu comme le houblon »  figureraient sans peine dans un Lagarde et Michard qui aurait oublié d’être chiant  Et puis, Voyerix a une dimension historique : il est peut-être le seul journaliste de l’aventure en terre Islandaise à suivre les prouesses du druide Costantinix depuis le début de la carrière de ce dernier avec qui il possède de nombreuses affinités et auquel il ne reconnaît qu’un seul défaut : faire tomber systématiquement le ciel sur la tête de son fils spirituel Wiltbergerix au moment de l’annonce des sélections…
ce qui n’a pas empêché ce grand sensible, à l’instar de ses 8 compagnons d’épopée, d’avoir la larme à l’œil au moment du podium.

Samedi 13 mai 1995

C'est passé tout juste ! (on a bien failli rentrer au bout d'une semaine...)

Ce samedi marque la fin de la première semaine islandaise de la WHT et un nouveau «membre» vient compléter l’équipe en la personne de Jean Louis Michel, le rédac-chef de «handball magazine». Un petit tour à l’aéroport pour le chercher. Repos (la soirée de la veille a été rude...) et flâneries pour tous sont au programme. Certains en ayant marre du HRC et du KR..., la soirée commence dans une pizzéria chique (ça veut dire que c’est pas meilleur mais c’est plus cher..).
Elle se poursuit bien entendu au KR, et ça tombe bien puisque nous sommes samedi soir et que le samedi soir est pire que le vendredi en matière de «beuveries sauvages» chez les islandais. Nous rencontrons même un français qui a fait le voyage depuis.... Stockholm pour passer le WE à Reykjavik pour «l’ambiance», c’est vous dire...

Portrait : "Martin"

Plus fort que Mac Gyver et Mission Impossible réunis, Martin possède toujours la solution à tout problème d’intendance ou de technique qui pourrait se poser aux groupes dont il fait régulièrement partie, qu’ils soient de presse ou de pression (celle de la tireuse). Ce constat a encore pu être vérifié lors d’un séjour Islandais mémorable. Dépannant l’un de ses compagnons d’un téléphone portable par ci, un autre d’une bière par là, le fondateur de la World Handball Team (par ailleurs concepteur et créateur des fameux tee-shirts WHT que le monde entier nous envie) a assuré, et pas qu’en défense. Parce que certains soirs, l’équipe de nuit, qui n’avait pas une vie facile tous les jours, a attaqué sévère, et contrairement à son anagramme sans alcool, MB, à l’instar de son alter ego AV, a prouvé qu’on pouvait rester actif après une bonne bière. Il a notamment développé des talents de polyglotte et de juriste dans l’explication à la maréchaussée locale de certaines spécificités des lois Françaises dans le domaine des spiritueux. Et puis, l’homme du CAR a certainement été le membre de la WHT le plus téméraire lors de cette quinzaine. Alors que certains de ses collègues (dont nous tairons le nom par charité) ont fait semblant de risquer les quelques cheveux qui leur restaient, Martin, lui, avait parié une vraie tignasse en cas de succès Français. Ceux qui ont vu les photos mesureront le sens du sacrifice de ce Samson de la reprographie, car comme le dit un vieux proverbe Chinois auquel personne n’a jamais rien compris, «vous ne pouvez empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leurs nids dans vos cheveux.»

Dimanche 14 mai 1995

Quand on a des gardiens qui sortent des balles, ça évite de prendre des buts... (Dimitri après le match contre l’Allemagne)

La France étant qualifiée quoi qu’il arrive (seule la place peut varier entre 1 et 3), le match contre l’Allemagne n’a pas l’importance capitale qu’il aurait pu revêtir en cas de défaite contre le Danemark deux jours auparavant. Il voit toutefois la victoire des teutons (25-24) qui prennent la première place du groupe et se voient déjà en finale... Les bleus se contentent de la troisième place et affronteront l’Espagne le mardi à Akureyri, au nord de l’ile.
«Nours» (Alain Bergmann) a rejoint la WHT.

La nuit de la Révolte
La soirée qui suit est historique car c’est ce soir là au KR que Denis Lathoud “consulte” joueurs et “satellites” pour préparer la réunion de la «révolte et de l’union sacrée» qui aura lieu le lendemain à Akureyri et qui mènera directement au sacre une semaine plus tard.

CARAMBA, Encore raté !
Encore une fois «l’équipe de nuit» de la WHT loupe la nuit.... puisqu’en entrant au KR vers 21h, il fait encore jour et en en sortant à 3h, il fait déjà jour....

Lundi 15 mai 1995

Ca ressemble à l’Ecosse ! (Dimitri parlant de l’Islande)

Ce lundi est une veillée d’arme avant d’aller défier les rudes hiberes. Visite des chutes et des geisers pour ceux qui ne l’avaient pas encore fait et journée glandage pour les autres. Petit tour à l’aéroport pour récupérer André Garcia de France 2 et une journaliste du Monde (tiens... la grande presse commence à flairer le bon coup....) La soirée au KR commence très tôt par un «tea time» et se finira... très tard après que nous eûmes appris de la bouche d’une des serveuses que les grands vins français n’étaient... jamais millésimés ! (on se demande toujours ce qu’on a bu ce soir là...).

IL EST DE BON THON !
André Garcia avait eu un descriptif plutôt flatteur des islandaises dans le mini bus qui le ramenait de l’aéroport et s’attendait donc a en vérifier la réalité. En entrant au KR vers 17h, la clientèle n’était pas tout à fait la même qu’en soirée et il s’exclama : «mais c’est plein de thons ici !»

Portrait : "Toto"

Toto, star et ami, Toto... Alias Guy Thomann. Mais Toto avant tout. Et là, on a presque tout dit. Toto, le plus grand rival de qui tout spectateur de M6 sait (du moins ceux qui captent cette chaîne-là!). L'autre Laurent Boyer, l'ami des stars et la star de tous ses amis. Sauf que l'un (l'autre en fait) donne dans un show-biz d'un aseptique affligeant alors que l'autre (notre "un" finalement) fait dans le handball. Et le hand de haut niveau même si, pour brouiller les pistes à moins que ce ne soit pour rester en contact avec la base, notre homme continue à s'esquinter les genoux, les épaules et les chevilles avec ses potes du RC Colmar... IV. Ou V, voire VI, on ne sait pas vraiment... Bref, Toto... Personnage incontournable s'il en est, passionnant souvent, fatiguant parce qu'intarissable parfois. Toto quoi. Toto qui se devait d'être là le jour ou les siens, son fils (le Stoeck, vous savez, celui originaire d'Ammerschwihr) et ses potes, se sont hissés, par reconnaissance pour notre ami à tous sans doute, se sont hissés donc, sur la plus haute marche du podium islandais. Parce que c'est pour lui et par lui qu'ils l'ont fait. Lui qui, durant 15 jours, et alors que les équipes de jour et de nuit se croisaient au pas de porte d'un chalet perdu, s'est démené pour envoyer de là-bas à Paris et tout partout où attendaient les fans de nos bleus des papiers dont pas grand monde ne voulait en début de course. Lui qui, à force de persuasion et de passion (mais comment résister à Toto lorsqu'il s'emballe?) parvint à faire passer, via le portable d'un mécène que l'on appellera mb, à la France du handball quelques bribes de toutes les émotions que nous tous, nous qui y étions, avons vécu à Reykjavik. Bref Toto. Notre Toto, le Toto qui sait, si bien et si souvent, être aussi l'ami des autres. Ceux qui ne sont pas stars. Toto, quoi...

Mardi 16 mai 1995

L‘iber est rude en Islande....

Aujourd’hui c’est le jour de gloire, le jour où l’équipe de France est devenue une grande nation du handball. Car c’est bien en huitièmes de finale contre l’Espagne, dans un match d’hommes, un vrai, que les français ont conquis le titre islandais.
Pour la WHT, tout avait pourtant assez mal commencé. Pas assez de places dans l’avion pour Akureyri, seuls Christian et Martin utiliseront ce moyen de transport, puis panne de voiture au bout d’un kilomètre pour les autres. Dépannage, remplacement, énervement, une heure après tout le monde était parti pour une excursion de 600 km...
Après cette victoire historique (23-20) et un début de bagarre générale, re-600 km pour les uns et re-avion pour les autres et les joueurs qui apprendrons pendant le vol qu’ils jouaient la Suisse en quart dès le lendemain après midi... télévision oblige
La réunion du dimanche eu KR avait porté ses fruits et Denis Lathoud pouvait rassurer sa grand mère : il serait champion du monde.
Christian et Martin en profiteront pour essayer un restaurant Français de très bonne qualité et accueilleront le reste de la bande avec un repas roboratif au chalet tard dans la soirée.

Portrait : "Dimitri"

L’œil le plus aiguisé du monde devant un objectif est aussi un observateur avisé des coutumes locales Islandaises. Parti avec une casquette de photographe, Dimitri sera rentré d’Islande avec un titre de chef des transports en commun de la WHT. Tout ça pour avoir  su se fondre à merveille dans les paysages urbains (rares) ou ruraux et bucoliques (nombreux) du pays.  Il est possible que les théoriciens des plans-guides Blay ne partagent pas sa technique très personnelle (genre « peu importe par où on passe l’essentiel c’est d’arriver là où on voulait aller ») utilisée pour retrouver son chemin. Qu’importe, le résultat est là, incontestable et irréfutable : Dim ne se perd jamais quand il a en charge la destinée géographique de ses joyeux compagnons. De plus, il lit à merveille les panneaux en langue autochtone, et « Varud Veggavina » (qui signifie « Attention travaux » et non pas « Attentions travelos » malgré la présence de nombreuses tarlouzes Suédoises)  peut aujourd’hui figurer dans les pages roses du Larousse au même titre qu‘«Alea jacta est » par exemple. Notre Helmut Newton de la roucoulette excelle également dans l’aphorisme et sa sollicitude à l’égard de ses passagers arrière s’est souvent manifestée par des locutions aussi puissantes que « Pas trop de vent derrière ? » ou « Ca ressemble à l’Ecosse. » Autant de souvenirs dorés qui aujourd’hui encore embuent (et qui embue boira…) bien des yeux à l’heure de leur nostalgique évocation. Dès lors, il est à la limite du concevable que ce garçon là ne boive pour ainsi dire que du coca. Mais chacun sachant faire la part des choses, cela n’a en rien entamé son amitié pour Alain. Car pour le reste, il est un compagnon fort apprécié . En plus, il est même pas collant, Dim et il a plus de hauts que de bas, Dim.

Mercredi 17 mai 1995

La fondue Suisse

Malgré le peu de temps accordé aux français pour récupérer de leur âpre combat face aux espagnols, ils ne font qu’une bouchée des suisses, bien trop lents. Les bleus contrôlent le match (28-18) et gardent des forces pour la demi finale qui, se jouera contre les allemands, tombeurs surprise des russes.
Les joueurs nous rejoignent au KR pour une soirée bien arrosée.
On a même dû sortir Alain de force, il voulait se marier avec une serveuse... tout de suite....

KR mode d’emploi

Au kaffi Reykjavic, le rituel est immuable : si on arrive après 21h, il faut faire la queue souvent près d’une heure pour entrer - on ne plaisante pas avec les normes de sécurité en Islande - puis on tourne autour du bar central en se frayant un chemin dans la foule en prenant soin de ne pas aller trop vite pour que tout le monde vous voie. On se frotte contre les blondes à forte poitrine en s’excusant hypocritement. Puis on se «pose», au mieux à une table libre (très rare), au pire contre un pilier du bar (pour ne pas tomber au bout de la n-ième bière)....
Les filles sont toujours par «lot» , c’est à dire que pour s’en faire une bien, il faut trouver un pote qui se fera sa copine très moche...
si si ça existe aussi les moches en Islande.... Mais concrètement, les belles sont tellement bourrées à la fin de la soirée que personne n’a envie de s’en faire une....C’est à tel point que la seule chose qu’ait tiré Fred Volle en Islande est de l’argent dans un distributeur... c’est vous dire !
A la fermeture (1h la semaine, 3h le WE), il faut ruser : si vous commandez votre verre 10 minutes avant l’heure de fermeture vous pouvez rester une bonne heure de plus....
Enfin, il faut rentrer et la meilleure façon est le taxi - il y en a au moins 100 qui attendent devant la porte du KR, car en Islande le taux maxi d’alcool dans le sang est.... zéro gramme !

Jeudi 18 mai 1995

Pas trop de  vent derrière ? (Citation commune extraite d’un rituel quotidien immuable)

La France est qualifiée pour la demi finale et les joueurs se reposent. Christian Nours et Martin en profitent pour faire une petite excursion en avion aux iles Westmann, qui sont parmi les terres les plus récemment émergées au monde. Une éruption volcanique très puissante a complètement détruit les habitations en 1976. Près de vingt ans après, la terre est encore chaude et à 20 cm de profondeur on est proche de la brûlure.
En fin d’après midi, une bonne partie des français présents en Islande vont à l’inauguration d’un magasin de vêtements tenu par un de leur compatriote émigré....
Jack en profite pour acheter des vêtements.... locaux.....

Portrait : "Daniel"

Ne donnerait-on pas le bon dieu sans confession à celui que l’on a surnommé à juste titre " Le vieux sage de Delaune " ? En voilà encore un à l’allure bonhomme, dont les mères de famille Islandaises les plus respectables n’hésitaient pas un instant à se dire, en le voyant passer si paisible dans les rues de Reykjavik : " froekende schloenkende ", qui signifie à peu près " Oh ! comme j’aimerais que cet homme soit le grand-père de mes enfants " ou encore " Je me le ferais bien, le vieux, là", selon l’état d’esprit et le degré d’éducation qui étaient les leurs. Mais savaient-elles seulement, les malheureuses, que sous ce crâne hâlé (et pas seulement hâlé les bleus) à la crinière blanchie par l’expérience, savaient-elles seulement que se trouvait une paire d’yeux qui a tout vu, tout filmé, même le pire. Que rien durant ce séjour n’a échappé à la caméra de ce rude professionnel au sang-froid exacerbé. C’est qu’il en aurait des choses à dire sur les mœurs de tous ceux qu’il a filmés. Mais que ceux qui ont quelque chose à se reprocher se rassurent : vous pouvez compter sur le patriarche pour garder le silence. Tel un Jean Moulin du chabala, même la torture ne lui aurait pas fait avouer les choses parfois inavouables qu’il a mises en boîte pour TF1 (personne n’est parfait).  Daniel Bardou est un homme sûr. De surcroît, c’est un garçon charmant, prêt, à l’instar de ses petits camarades, à faire la fête en bon supporter des bleus. Bon, à titre personnel, il aurait préféré qu’ Ivry devienne champion du monde, mais on ne peut pas tout avoir…
Daniel est décédé en décembre 2014 des suites d'une longue maladie.

Vendredi 19 mai 1995

Les soirées au KR divisent le temps et multiplient les silhouettes.... (Christian lors d’une de ses rares soirées au KR)

A la seule vue de la joie des allemands après leur victoire en quart contre les Russes, tenants du titre, tout le monde savait que la France n’aurait pas beaucoup de problèmes a l’emporter. Leur fait d’arme était réalisé et tout le reste ne comptait plus trop. Leur fédération avait même organisé le jeudi soir un somptueux repas dans le plus cher (on n’a pas dit le meilleur...) restaurant de la ville.
Et comme tout le monde le pensait, personne n’a eu tort et les français se retrouvent en finale comme deux ans auparavant mais cette fois contre, non pas les favoris, mais les incroyables croates emmenés par Zltko Saracevic qui ont laminés les suédois totalement hors du coup. L’histoire retiendra le score de 22 à 20 mais la domination française fût bien plus grande que ne l’indique l’écart final.Ca ressemble trop à la défaite des russes contre les allemands pour ne pas rêver dès ce soir au titre.
Du coup tout le monde va rêver ensemble au KR, joueurs, supporters, dirigeants et même l’équipe de jour de la WHT est de la partie....
C’est là que Nours, venu en ethnologue joueur, s’est vu jeter devant lui une liasse de couronnes islandaises par une femme dont la plus grande qualité devait être la résistance au coma éthylique et qui lui lança: «Let’s go» [«allons-y...»].
On assiste pêle-mêle au cours de cette très longue soirée à des choses pittoresques, comme cette lutte épique entre un journaliste et un cadre de la fédération pour les yeux d’une belle dont le mari est finalement à deux mètres de là et qui mettra tout le monde d’accord...., comme cette nouvelle façon «d’enrichir» la bière locale au whisky sous prétexte qu’elle n’agit pas assez vite (procédé breveté par Gaël Monthurel et souvent repris depuis par d’autres).

ON TROUVE AUSSI DES TRUFFES EN ISLANDE...
Le retour en voiture vers le chalet vers 4h du matin lorsque Nours, seul rescapé de l’équipe de jour a être encore présent, veut prendre le volant par amitié pour le permis de ses potes....
Le seul détail qu’il n’a pas intégré est la boite de vitesse du 4x4 qui sert de véhicule «officiel» depuis la panne du minibus : elle est  automatique et Nours n’a jamais conduit ce genre de voiture ! Au bout de 4 ou 5 bonds en plein centre ville, Martin reprend le volant malgré la forte teneur en houblon dans son sang. Bien entendu il n’a pas prévu non plus que les policiers islandais tellement à la recherche d’ «action» (l’Islande a le taux de criminalité le plus faible d’Europe...) sont sur le pied de guerre 24h sur 24. Bref, après un franchissement de ligne blanche, un feu brûlé et un petit 115 km/h en agglomération, il doit souffler dans un éthylomètre dont la graduation n’est pas adaptée aux consommations alsaciennes. Après avoir expliqué à ces braves fonctionnaires qu’en France la limite de vitesse en ville est de 130 km/h et le taux d’alcoolémie est de 2g par litre de sang.... il est relâché en étant prié de confier le volant à une personne à jeun. Il n’hésite pas un seul instant et installe .... Nours aux commandes en priant qu’il n’emboutisse pas la voiture de police en partant....

Samedi 20 mai 1995

La grande presse est là....

Après un réveil tardif la journée est consacrée au tourisme et à la détente. Nous assistons au débarquement des médias qui «avaient toujours crus en cette équipe.....». La grande presse est là ! Les joueurs sont pris d’assaut...

Portrait : "Jean Louis"

Jean-Louis Michel est ce que l’on appelle un poète. Baladin et paladin du verbe, il figure une espèce de Cervantès chargé de relater les exploits de ces drôles de Don Quichotte que sont les Barjots. Il est la plume fidèle qui narre les combats épiques face aux moulins à vent Russes, Suédois, Allemands ou autres. Une tâche dont il s’acquitte mieux que personne d’autant plus qu’il vit passionnément les aventures qu’il est chargé de rédiger. Qui n’a pas vu Jean-Louis se ronger les ongles (ou plutôt ce qui reste de ses mains), ne sait pas ce que signifie vibrer pour une équipe. Magicien des mots, pas étonnant qu’il s’entende si bien avec des joueurs qui sont des magiciens du ballon. Peut-être encore plus porté sur l’affectif qu’un Alain ou qu’un Christian (c’est vous dire), le père Jean-Louis a été plutôt malheureux de ne pouvoir rejoindre la joyeuse bande de fêtards qu’au bout de la première semaine. Il sera cependant payé en retour de sa patience, puisque comme chacun sait, les Bleus seront champions du monde et qu’il récupérera un trophée envié, le maillot de la finale de Stoeck, garçon ô combien sensible aux marques d’amitiés manifestées aux bleus par la WHT pendant ce séjour. De quoi consoler le pauvre Jean- Louis de ses déboires avec certains individus mal intentionnés de sa propre fédé, lui dont on a du mal à imaginer qu’il puisse avoir des ennemis, même si de façon incompréhensible, il voue une admiration sans bornes à la horde Suédoise et notamment au très psycho-rigide Bengt Johanssonn, l’homme qui ne rit que quand ça le brûle au-dessus de 500°. Mais bon, il y a des types à qui on peut tout pardonner en raison de leur gentillesse, et Jean- Louis est un de ceux-là.

Dimanche 21 mai 1995

Le jour de gloire...

..est arrivé ! la France est championne du Monde !
Joie, allégresse, émotion, tous les sentiments y passent, c’est le délire total. Mais dans un moment de lucidité, Gaël se rappelle d’un certain soir de la première semaine et de quelques fêlés qui avaient fait un pari avec les joueurs. Tous ceux qui avaient parié y passent (enfin presque...) et la coupe barjot entre dans l’histoire.
pendant que les joueurs et les dirigeants subissent le banquet officiel, les supporters et journalistes se retrouvent tous au Hard Rock café pour une célébration mémorable du titre sur l’air de «We are the Champions» de Queen.
Le vol retour est très chaud (Islandair s’en souviendra longtemps) et l’arrivée se fait dans une quasi intimité laissant à penser que notre sport n’avait pas encore gagné ses lettres de noblesse.

Portrait : "Antoine"

Peut-on imaginer être plus doux qu’Antoine Osanna. Prenez le dans son cadre naturel de la verdoyante banlieue Lyonnaise et voilà un homme exquis, raffiné, discret. Comment ce modèle de réussite d’homo sapiens a-t-il pu se transformer  en hooligan assoiffé de sang viking ? L’injustice, mes chers amis, l’injustice venue frapper de son glaive torve notre bon ami. Et je vous demande la clémence, messieurs les jurés, pour un homme poussé dans ses derniers retranchements par la vilénie de deux représentants du corps arbitral aussi malfaisants que Norvégiens. Le scandale a pour cadre une rencontre France-Danemark peut-être décisive quant à une qualification pour les 8èmes de finale. Et voilà-t-il pas que le duo met tout en œuvre pour nous renvoyer dans l’hexagone avant l’heure en offrant le match aux Danois : pendant les 7 dernières minutes, plus un ballon ne sera rendu aux Bleus. C’est plus que ne peut en supporter un honorable représentant de la PQR. Après avoir dissimulé, dans un ultime sursaut de lucidité, son accréditation, Antoine explose, et s’opère alors une transformation que n’aurait pas reniée ce bon vieux Stevenson : le compagnon affable et apprécié de notre quotidien se transforme. Hors de lui, le voilà qui éructe, pourfend, vilipende, disperse et ventile insultes et menaces aux quatre coins de la salle. Un arrêt ultime et bienvenu de Yohann Delattre met un terme au match et empêche l’irréparable. La France est qualifiée et Antoine Osanna ne rejoindra pas les geôles Islandaises pour homicide de cloportes. Il redeviendra ce respectable Rhodanien dont les bons mots égayeront le séjour de ses amis, ce gentleman qui ne se départira plus de son flegme légendaire, récompensé lui aussi par ce titre conquis par des jeunes gens dont beaucoup ont grandi sous sa férule à Vénissieux.

Lundi 22 mai 1995

Varud Vegavina ! (Attention Travaux !)

Ainsi se termine cette grande aventure humaine qu'a été cette quinzaine Islandaise. Elle restera dans l'esprit de ceux qui l'on vécue comme la plus belle et la plus poignante des campagnes de l'équipe de France. A cause du titre, bien sur, mais aussi à cause de cette fraternité qui régna en maître sur les relations entre ces passionnés qui étaient allés se terrer sur une île où il n'y avait pas d'arbres pour suivre une équipe de barjots sur qui personne n'aurait misé un franc.
Bien sûr des campagnes, il y en eût d'autres, il y eût même beaucoup d'autres titres, mais rien ne remplacera de goût de "première fois" et personne ne revivra jamais cette spontanéité et cet esprit de clan qui fît la force de ce groupe.

Le handball français est né au kaffi Reykjavic un soir de mai 1995

Un moment rare ! - Juste avant d’embarquer pour Paris, la WHT pose avec les nouveaux champions du monde à l’aéroport de Keflavik